L’assainissement non collectif en Martinique, quelle responsabilité des foyers martiniquais ?

En Martinique, les défaillances et l’absence d’entretien des systèmes d’assainissement non collectif (ANC) – comprenant par exemple les fosses septiques pour les maisons et les microstations d’épuration pour les résidences – représentent une menace pour la santé publique et l’environnement. En effet, sur notre territoire, plus de 95 % des dispositifs ANC actuels sont non conformes et présentent des dysfonctionnements liés à leur obsolescence et/ou un entretien très insuffisant.

L’enjeu est considérable avec 60 % des foyers martiniquais traitant leurs eaux usées via de tels systèmes. Or, les dispositifs d’ANC obsolètes ou sous-entretenus rejettent une partie significative d’eaux usées directement dans le milieu naturel ; Ces rejets se trouvent dans l’environnement immédiat des foyers concernés puisque les dispositifs d’ANC sont,par nécessité,placés à proximité des habitations.

Si ces dispositifs doivent être vidangés régulièrement (tous les 4 ans environ pour une utilisation normale),seulement 20% d’entre eux le sont. Par ailleurs, comme communiqué récemment dans la presse locale, des vidangeurs signalent les mauvaises pratiques de certains d’entre eux. Ces dernières engendrent des désordres conséquents non seulement pour la biodiversité mais aussi pour la qualité des eaux de rivière et de baignade.

Il est regrettable que les questions d’assainissement soient sorties des préoccupations de certains foyers martiniquais. Par méconnaissance du sujet, ils ne mesurent pas l’impact environnemental et sanitaire désastreux que la non-conformité et l’absence d’entretien de leurs installations individuelles engendrent. De plus, lorsqu’il faut intervenir en urgence sur leurs dispositifs (car incommodés par des odeurs désagréables), les foyers sollicitent des entreprises avec comme seul critère le prix sans exiger la remise du bordereau de suivi des déchets pourtant obligatoire.

Conseil d’Expert :

Mais quelle solution et quelle responsabilité pour les détenteurs de dispositifs d’ANC ?
La réponse est simple.Faire appel à des vidangeurs agréés et exiger le bordereau de suivi des matières de vidange.
Au-delà du respect de la règlementation, c’est aussi et surtout votre santé et la qualité de votre environnement que vous aurez préservées par ce comportement citoyen.

La liste des vidangeurs agréés est disponible sur le site de la DEAL Martinique (ici) ; cet agrément garantit à tout client (particuliers, copropriétés, entreprises) que le vidangeur sollicitéconnaît ses obligations et le client doit lui exiger la fourniture du « bordereau de suivi des matières de vidange ». Cette obligation fait partie des prescriptions techniques applicables aux installations d’assainissement non collectif, en vertu de l’article 9 de l’arrêté ministériel du 7 septembre 2009.

Ce bordereau de suivi permet également aux particuliers et autres propriétaires de dispositifs d’ANC d’être sereins en cas de contrôle de leurinstallation par les Services Publics d’Assainissement Non Collectif (SPANC), oupar la Police de l’Eau, qui peuvent appliquer des sanctionsen cas d’irrégularités.