Les ambitions du One Planet Summit consacré à la biodiversité

Le 11 janvier a eu lieu le One Planet Summit consacré à la biodiversité, organisé cette année par la France et qui s’est tenu le 11 janvier, en ligne, à l’Élysée.

4 grandes axes ont été abordés :

1. La protection des écosystèmes terrestres et marins

La France et le Costa Rica ont lancé une “Coalition de la haute ambition pour la nature et les hommes” à laquelle ont adhéré déjà 52 Etats. Leur objectif reste néanmoins assez flou car ils s’engagent à “œuvrer à la protection de 30 % des espaces terrestres et marins d’ici 2030”.

Le lancement d’une autre nouvelle “Coalition mer Méditerranée exemplaire en 2030” a été fait par l’Espagne, la France et Monaco. Même si ces objectifs semblent mieux définis que la première, des actions concrètes seraient plus bienvenues que des coalitions et des engagements… C’est tout le problème récurrent du décalage entre les paroles et les actes.

Enfin, L’Allemagne a confirmé le lancement de la coalition publique privée mondialeLegacyLandscapesFund, destinée au financement durable des paysages naturels et des zones protégées dans les pays en développement. La France pour sa part soutiendra des collaborations au niveau local, entre les autorités, les ONG et les communautés locales.

2. La promotion de l’agro-écologie

Le lancement du programme “Accélérateur de la Grande muraille verte” (GGW Accelerator) vise à donner un nouvel élan à l’initiative africaine des années 1980 visant à verdir le Sahel. Les différents partenaires se sont engagés à mobiliser 14 milliards d’euros dans les 11 pays concernés par ce programme d’ici 2025.

3. Mobilisation des financements pour la biodiversité

Encore des alliances et coalitions annoncées pour cet axe !

  • L’Alliance pour l’investissement dans le capital naturel regroupant les acteurs de la finance dans le but de les faire investir dans la biodiversité. Objectif : 10 milliards de dollars pour la nature d’ici 2022.
  • Coalition pour la convergence des financements en faveur du climat et de la biodiversité réunissant le Canada, la France, la Norvège et le Royaume-Uni – visant des financements en faveur du climat bénéficiant à la biodiversité.

Des contributions financières au Land Degradation Neutralityfund (LDN) ont été annoncées par le Canada et la France pour soutenir la gestion et la restauration durables des terres, en particulier en Afrique. En sachant que cette initiative avait été précédemment lancée en 2017 et n’a pas encore atteint ses objectifs, nous ne pouvons que nous demander pourquoi est-ce si lent de mettre en œuvre des programmes qui visent à sauver notre Terre ? Apparemment, il est plus simple de mobiliser des fonds publics par l’augmentation de la dette souveraine, lorsqu’il s’agit de faire face à une pandémie à court terme.

4. La protection des forêts, des espèces et de la santé humaine

Sur cet axe c’est la France qui a lancé l’initiative PREZODE (PREventing ZOonotic Diseases Emergence) visant une coopération internationale entre les acteurs de la recherche et réseaux de vigilance sanitaire pour la prévention de nouvelles pandémies. Lorsque nous constatons les mesures chaotiques et différentes d’un pays à l’autre dans la crise de la COVID-19, nous pouvons émettre quelques doutes sur ce genre d’initiative même si elle mobilise déjà 400 chercheurs et experts au niveau international de la santé humaine, animale et environnementale.

Le point d’étape sur L’Allemagne et la République démocratique du Congo signale que ces pays ont adhéré à l’Alliance pour la préservation des forêts tropicales, lancée par le G7 de 2019.

Comme on peut le voir, les initiatives ne manquent pas. Les idées non plus. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions. Tout ce remue-ménage diplomatique ne devrait pas perdre de vue les objectifs clairs en matière de réduction de l’effet de serre et de l’augmentation des températures, tels que définis dans l’Accord de Paris que viennent à nouveau de rejoindre les USA du président Joe Biden. Formons le vœu que son accession au pouvoir relance la lutte écologique par la transformation du modèle capitaliste américain vers une “économie verte”.