Éco-score sur les produits alimentaires

Après le Nutri-score que vous connaissez déjà et qui indique la qualité nutritive des produits, voici qu’un nouvel indicateur est lancé : l’Éco-score. Il a pour but de vous informer sur l’impact environnemental du produit alimentaire avec une note de A à E en fonction de plusieurs critères.

C’est une initiative qui a finalement abouti après au moins une dizaine d’années de travaux d’études et d’expérimentations pour mettre au point une méthodologie assez claire et transparente et surtout fiable. C’est l’analyse de cycle de vie du produit (ACV) qui est à la base de ces travaux, mais elle n’illustre pas l’ensemble des impacts environnementaux. Elle est désormais ouverte au grand public qui pourra progressivement l’observer dans ses habitudes de consommation.
Malgré ses failles, un Éco-score vient donc d’être lancé par dix acteurs du secteur alimentaire (ScanUp, Yuka, Open Food Facts, Etiquettable, Marmiton, Foodchéri, FrigoMagic, La Fourche) et l’État envisage de rendre obligatoire une étiquette environnementale pour les produits agricoles et alimentaires, pour la fin de 2021, dans le cadre de la loi relative à la lutte contre le gaspillage.
Selon l’Éco-score, les notes sont donc de A à E, avec une note A pour les produits ayant un faible impact environnemental et E pour ceux avec l’impact le plus fort. Tout comme les autres “scores”, celui-ci est illustré par un dégradé de couleurs, allant du vert pour les produits vertueux jusqu’au rouge pour les “mauvais élèves” en passant par l’orange, pour que le consommateur puisse se rendre vite compte du score. De cette façon, il sera possible de décider quoi acheter en connaissance de cause.

Les critères de l’Éco-score

En plus des critères pris en compte dans la base de données d’ACV de produits agricoles – AGRIBALYSE – établie par l’Ademe et l’Inrae, l’Éco-score prend en compte d’autres critères, en y apportant des bonus ou des malus pour affiner le score final et tenir compte de certaines spécificités. Il s’agit notamment de :

  • la prise en compte des labels en fonction de leur contribution reconnue pour l’environnement, comme le “bio”
  • l’origine des produits, avec une meilleure notation pour les produits locaux
  • la politique environnementale des pays de production – un critère assez discutable au niveau du produit…
  • l’impact sur les espèces menacées comme les poissons
  • la recyclabilité de l’emballage avec un meilleur score pour les produits vendus en vrac
  • la saisonnalité des produits

Si les acteurs du monde économique et politique n’arrivent pas à aboutir à un consensus en France c’est que tous ces scores restent néanmoins assez discutables et ne reflètent pas tout l’impact d’un produit sur l’environnement mais uniquement ceux pour lesquels des critères ont été définis. Ce système est donc restrictif et sujet à caution.
Dans tous les cas, cet Éco-score reste un label de plus, indépendant, donc non officiel qui veut informer le consommateur sur l’impact écologique d’un produit. Dans un pays comme la France où il existe au moins 280 cahiers des charges de certification homologués pour les produits alimentaires, en commençant avec les viandes, les fruits et légumes, les céréales, les miels, les boissons, etc., il est de plus en plus difficile de s’y retrouver afin de consommer en conformité avec nos propres principes de vie.
Trop d’information finit par tuer l’information. Si cette initiative reste donc à saluer sur le principe, il n’en reste pas moins qu’à trop vouloir informer le consommateur, celui-ci n’a pas le loisir ni le temps matériel pour prendre sa décision. Par exemple, ce n’est pas l’affichage parfois choquant qui est désormais obligatoire sur les paquets de cigarettes qui ont fait cesser la consommation de tabac. Peut-être vaudrait-il mieux encore investir dans l’éducation et la sensibilisation des populations ?